Non, vous n'aurez pas sa liberté de penser

Vous voici face à quelqu'un de connu.
Ou de reconnu plutôt, car comme beaucoup de dessinateurs, il vit dans l'ombre de ses dessins.

Tout ceux qui sont passsés par un BAC général ont été confrontés un jour ou l'autre à son travail.

Les récents évenements concernant les caricatures de Mahomet, lui ont permis de montrer sa frimousse sympathique à la télévision (ne vous fiez pas à la caricature).
Ce qui est surprenant c'est qu'un homme au demeurant aussi simple, calme et sympathique puisse recevoir régulièrement des menaces de mort.
Des menaces de mort pour de simples dessins...

Dans une émission, j'avais entendu Ramzi (du groupe "comique" Eric et Ramzi, adeptes du rire gratuit) dire: "Ok, faire des caricatures, c'est rigolo, mais pourquoi faire?...".
-Et bien pour faire passer des idées. Si c'était si vide de sens et sans intéret, ça ne ferait pas autant de polémiques.

Il s'agit de Plantu.

Il est des dessinateurs qui, de petits gestes en petits gestes, assument de bien grandes conséquences.

Annecdote qui m'a amusé: Plantu avait dessiné une fois un banquier nu. Comme beaucoup de dessinateurs (moi itou), il avait dessiné le pénis de l'homme, le gland apparent. Il reçut des attaques pour avoir osé dire que les banquiers étaient tous des juifs.
Parfois le dessin échappe à son créateur, ou alors, ce sont les lecteurs qui se l'accaparent?
Qu'en pensez vous Desaulnes (auteur de nombreux commentaires sur ce même blog)?

en complément

Comments

[desaulnes]

les Rambo du pied de nez
Lorsque les cavaliers de l'apocalypse et de l'ordre moral ou de l’ordre nouveau n'ont comme arme de combat et de conquête qu'une plume ou un crayon...
Toutes les bombes à retardement n'explosent plus que comme des pétards mouillés.
Tous les espoirs de nouveau alors sont permis, de rire, et de ne plus pleurer.
Donc, bien sûr, vive le Rambo derrière lequel se camoufle en embuscade un Plantu !
Car, il ya déjà là sans conteste, de petits pieds de nez d'humanité retrouvée. Et, en 2010, dans notre beau pays, c’est loin d’être négligeable.

Alors, montrer du doigt, stigmatiser, faire le procès de la satire, de la petite esquisse qui se cherche et peut prêter parfois à cette grande et belle conséquence d’une fragile lueur d’intelligence entretenue derrière le sourire, c’est bien là en effet le comble !

Le comble d’une conception bien proprette et banalisée de la « tolérance » portée aujourd’hui à son comble ?
Le comble de ce masque derrière lequel, une telle conception de nos jours nous permet de nous cacher à nous-mêmes un peu trop confortablement, un peu trop paresseusement, notre propre nécessité intime de prendre fait et cause contre ce qui nous révolte ?
Le comble, que sous le masque, la petite lueur facétieuse et fragile d’humanité retourne en cendres, étouffée avant même d’avoir été esquissée comme un sourire ?
Voilà, pour le dire vite, ce que votre « "caricature » de Plantu remue un peu en moi, avec tout l’art du subtil que je retrouve une nouvelle fois sous votre trait, sous votre patte, cher Enutil.

Et, puisque vous m’interpellez directement, (me sentant un peu sommé de vous répondre), j’ai de nouveau envie de vous dire que, selon moi, votre talent de bédéiste se suffit largement à lui-même.
Envie de vous le dire oui, mais un peu rongé quand-même par la crainte et la culpabilité de vous donner en commentant ce que je goûte fort parfois en me taisant, le sentiment de m’accaparer votre dessin ou celui de vous donner l’impression que votre propre œuvre vous échappe.
Ce qui serait tout de même, (avouons-le une nouvelle fois), le comble ?!!

[atarax]

Si vous me permettez de Citer approximativement de mémoire:
- "Même et surtout, si je ne suis pas d'accord avec vos idées , je serais prêt à mourir pour que vous puissiez les exprimer et les défendre",
à défaut d'être du Pascal Obispo, (dont je crois que vous empruntez un titre pour titrer votre propre planche , cher Mr Enutil)Obispo , qui demeure somme toute entre nous soit dit, un chanteur tout à fait mineur qui gagnerait souvent à taire ses grands excès de lyrisme, c'est quand-même, excusez du peu, du grand Voltaire qu'il s'agit!
Comme chez Voltaire, mais en un tout autre domaine de l’art, le bédéiste n’a-t-il pas non plus parfois le grand talent, plus officieux certes, d’ouvrir « les lumières » sans être Candide ?
Bravo donc à Mr Plantu si bien servi ici par votre talent interposé cher Mr Enutil !